Avec la vente de Sainte Périne à Charles X en 1826, nous avons une parfaite illustration de la négation du rôle de la femme tel que le code civil de 1807, dit code Napoléon, l’avait inscrit dans le texte.
Lorsque la femme se marie, elle peut être soumise à divers régimes matrimoniaux, mais tous la place sous l’autorité absolue de son mari. Les époux qui ne rédigent pas de contrat sont placés obligatoirement sous le régime de la communauté. Mais quel que soit le régime choisi, la femme est étroitement subordonnée à l’homme ; elle devient une pupille, un être incapable, juridiquement parlant. Le code n’a pas prévu que la femme puisse gagner un salaire, recevoir un traitement, ou encore tenir un commerce.
L’autorité maritale est établie d’une manière catégorique par l’article 213 du code : ” La femme doit obéissance à son mari “. La femme doit suivre son mari partout où il établit son domicile. Elle ne participe en aucune manière à l’administration des biens communs. La femme ne peut aliéner ou hypothéquer ses biens propres sans le consentement de son mari.
Le sieur Calabre lorsqu’il décède en 1825 laisse pour seules héritières ses deux filles Claudine et Louise alors mariées. Bien que ce fût leur bien propre, elles sont simplement autorisées par leurs maris respectifs à vendre la propriété l’année suivante à Charles X et à donner procuration à un mandataire qui les représentera elles et leurs époux. Ces derniers, qui n’ont aucun titre sur ce bien immobilier apparaissent pourtant comme étant les vendeurs.
C’est ainsi que l’entend l’acte de vente du 11 mai 1826.
à suivre