Les faînes sont les produits du hêtre dont on tire une huile comestible. On les ramasse en octobre et novembre ; on choisit les hêtres les plus productifs et on balaie à l’aide de balais de houx et de bouleau pour rassembler les faînes en tas.
Toute la récolte est ensuite placée dans des vans possédant des grilles de tailles différentes afin d’éliminer tout ce qui n’est pas faînes. La plus grosse grille est appelée le « passe-cailloux ». On recueille les faînes dans la plus petite vannette que l’on met ensuite dans des sacs de jute.
Pendant les veillées d’hiver, on dépouille les faînes de leurs enveloppes avant d’en extraire l’huile ; mais le plus ordinairement on ne prend pas ce soin. On se contente de l’émondage qui consiste à examiner les faînes une à une, à jeter celles qui sont gâtées ou qui ne contiennent pas d’amande.
On les conserve ensuite au grenier jusqu’en janvier ou février. C’est le moment de les envoyer au moulin.
On avait joint au moulin de Saint Jean lorsqu’il était encore en activité jusque dans les années 1880, un petit moulin à huile qui ne pouvait fonctionner sans que la mouture de blé soit arrêtée. Il ne fonctionnait que dans les années où la faîne était abondante et uniquement pour les particuliers.
Plus tard, c’est au moulin de Cuise la Motte qu’elles seront portées.
Pour un décalitre de fruits on obtenait un litre d’huile, jaune comme de l’or et meilleure que le beurre, au dire des anciens.
On conserve l’huile dans des vases en terre ; on la transvase plusieurs fois, tous les trois mois, afin de la séparer de son dépôt qui est considérable. Elle gagne à vieillir un peu ; elle est excellente au bout de quatre ou cinq ans ; on en conserve jusqu’à huit ou dix ans.
Les anciens se souviennent que dans leur enfance, durant la guerre de 1939-1945, le ramassage avait été remis en pratique.
Les tourteaux de faînes étaient conservés pour l’alimentation des porcs dont ces derniers sont très friands.
Grignotée quand elle est mûre, la petite graine de la faîne a un goût de noisette.
Donc, cela ne se fait plus. Certainement pas assez rentable d’après ce que tu dis. Je me demande combien pourrait coûter un litre de cette huile.
C’était vraiment un produit qui ne se faisait que là où il y avait des hêtres. Dire que cela ne se fait plus c’est beaucoup dire. Il y a de petits fabriquant qui reproduisent peut-être ce genre
d’huile. Ca se fait bien pour du vinaigre. Je me renseignerais.
J’ignorai cette possibilité d’huile, merci pour cet article intéressant!
Il s’agissait d’une production très familiale et dans des régions où le hêtre est très présent. Mais cela demandait beaucoup de temps et de patience. Les gens savaient bénéficier de tout ce que
la nature pouvait apporter. Leurs faibles ressources aussi les y obligeaient.