Il y a cinq ans l’association “La Mémoire de Saint-Jean” éditait une plaquette qui rappelait la tempête de 1984 qui avait détruit en quelques instants la forêt autour de Saint-Jean et au-delà. Trente ans après cette catastrophe naturelle, il est bon de rappeler, pour ceux qui ne l’on pas vécu, ce que nous écrivions à l’époque et d’y ajouter des photos non publiées sur cette brochure.
Février 1984
Février 2014 – 30 ans déjà
En ce début février 1984 les températures sont plutôt douces pour la saison. Le thermomètre oscille la nuit entre plus quatre et plus sept, le jour entre plus huit et plus onze.
Le sept février il y eu des pluies le matin, puis de belles éclaircies l’après midi. Toutefois le vent s’était levé dans le courant de la journée.
La journée du huit débute sous la grisaille. Tôt le matin cependant, vers huit heures, un court orage éclate sans laisser présager toutefois de ce qui allait se passer quelques instants plus tard.
A huit heures cinquante, ceux qui ont vécu ce moment s’en souviennent, un bruit énorme et indéfinissable se fait entendre arrivant de la route du Parquet. Certain, comme M. Théveniault, dira par la suite qu’il pensa à un avion qui s’écrasait.
Ce bruit s’amplifiait en arrivant sur le village, puis soudain pour un observateur placé sur le chemin du Ru, ce fut la forêt soulevée du sol par une force colossale. La hêtraie centenaire comprise entre les routes du Capitaine et du Grand Maître, soudain, ressemblait à un jeu de quilles gigantesque où les arbres étaient projetés les uns sur les autres.
A la hauteur de la route du Grand Maître, les arbres brusquement cessèrent de tomber. La tornade sauta le creux de la tête de St Jean pour s’acharner sur celle-ci et le plateau de la route de Pierrefonds.
Par bonheur le village fut épargné. Que serait-il resté de celui-ci s’il avait dû subir ce que la forêt tout autour avait essuyée.
En instant extrêmement court ce fut la dévastation la plus totale de la forêt.
Durant près de 36 heures le village fut coupé du monde, sans électricité ni téléphone. Plus de possibilités de sortir ni d’entrer, les routes d’accès étant toutes coupées, encombrées d’arbres déracinés.
Vues sur la hétraie qui entourait Saint-Jean avant la tempête
Soudain en un instant des centaines d’arbres son couchés.
En raison de l’heure, personne ne se trouvait à ce moment en forêt, ceux qui travaillaient étant déjà partis. C’est ce qui explique que l’on eut à déplorer aucune victime parmi les habitants de St Jean. Seul le garde Préau de La Landeblin se trouvait en forêt, heureusement pour lui dans un endroit moins touché. Du lieu où il se trouvait il mit cependant plusieurs heures pour atteindre le village.
Quelques extraits de presse :
Tempête sur les hêtres
L’O.N.F. a dressé un bilan de la tempête. En quinze minutes, elle a détruit 90 000 m3 de bois, soit l’équivalent de deux années de la production de hêtres en forêt de Compiègne.
De mémoire de gardes forestiers compiégnois, jamais la forêt de Compiègne n’a connu un tel désastre. Il faut remonter en 1860, comme en témoigne une plaque commémorative, près de la maison de l’impératrice Eugénie, aux étangs de Saint-Pierre, pour apprendre qu’une tempête similaire à celle de la semaine dernière avait causé une véritable trouée (encore visible aujourd’hui).
Celle du jeudi 9 février 1984* méritera certainement une plaque qu’il faudra ériger à l’entrée de la commune de Saint-Jean-aux-Bois. Depuis quelques jours, en effet, cette partie de la forêt attire une foule de curieux qui, s’arrêtant sur le bas-côté de la chaussée, contemplent le désastre : des hautes futaies existantes qui bordaient pour le plaisir des yeux le C.D. 85, il ne reste plus qu’un amoncellement d’arbres enchevêtrés, déracinés ou de troncs coupés à mi-hauteur. Paysage lunaire qui s’étale sur plusieurs hectares à la ronde. C’est incontestablement la zone de la forêt de Compiègne la plus touchée par la tempête….
* Il s’agit là d’une erreur la tempête ayant eu lieu le mercredi 8.
à suivre …