Les premiers baux passés entre les prieurs et les habitants et qui figurent dans les archives départementales, série H 939, remontent à 1720. Ces baux sont au nombre de deux. Cependant, dans l’un d’eux, celui passé avec Etienne Sénéchal, une phrase attire l’attention qui laisse supposer que des baux existaient avant cette date de 1820. « En avons donné connaissance pour en être actuellement en possession aux dits titres de bail ».
Nous en aurons confirmation par les baux signés en 1723, où il est clairement exprimé sur le bail fait à Jean Vasseur, par exemple, que « l’ancien bail est expiré ». Plus clairement écrit plus loin : « que tenait ci-devant audit titre et bail la veuve d’Antoine Langelé, le tout situé au dit Saint Jean aux Bois, dont et de ce que dessus le dit preneur a dit avoir bonne connaissance pour en avoir vu jouir cy devant la dite veuve d’Antoine Langelé et en être en possession au dit titre de bail depuis environ onze ans ». On ne comprend pas exactement qui détenait le bail depuis onze ans , la veuve Langelé ou Jean Vasseur. Mais peu importe l’essentiel est de comprendre qu’un bail, et d’autres, existait depuis 1711.
D’après nos recherches, il apparaît même que la veuve d’Antoine Langelé (nom que nous retrouverons plus tard écrit Langelez) celui-ci décédé le 15 mai 1693, s’appelait Geneviève Sagnier, elle-même décédée le 23 janvier 1712, détenait déjà un bail remontant à 1703 environ.
Tout cela pour dire que la pratique des baux à Saint-Jean est très ancienne, même si nous n’en trouvons pas la trace formelle, et que par ailleurs cela nous renseigne sur le fait qu’une population plus importante que précédemment s’agglomérait dans le périmètre de l’ancienne abbaye. Ce qui fait écrire en 1911 à l’abbé Dangu, dans son étude sur Saint-Jean-aux-Bois, que les origines du village peuvent remonter vers cette époque. Opinion que nous partageons.
Nous ne détaillerons pas ces baux un à un, cela serait un peu fastidieux. Nous n’en donnerons que les traits essentiels. Sachez cependant qu’entre 1720 et 1782, la vente de ces maisons comme biens nationaux intervenant en 1791, 56 baux figurent aux archives pour le village, 5 pour Malassise. Rappelons que La Brévière, pour l’essentiel, ne dépendait pas de l’abbaye de Saint-Jean-aux-Bois, mais de l’Hôtel Dieu de St Nicolas au Pont à Compiègne, et que pour cette raison un seul bail est signé entre le prieur curé Bonvalot et François Tourneur. Encore ne s’agit-il que d’un bail tardif puisqu’il date de 1787 et qu’il concerne un pré situé à Malassise.
Nous n’avons pas fait de recherches particulières concernant l’Hôtel Dieu. Nous avons cependant trouvé deux baux, l’un signé en 1731 « entre Dame Anne Motholon, prieure du prieuré et Hôtel Dieu St Nicolas au Pont de Compiègne, sœur Madeleine Esmerly première dépositaire, et Catherine de Lespinay de Marsaulle seconde dépositaire religieuses professes du ci prieuré hôtel Dieu, lesquelles audit nom ont reconnu avoir baillé et délaissé à titre de loyer et prix d’argent et Jean Mottelet et sa femme Charlotte Fillion » et l’autre en 1732, toujours par les dames de l’Hôtel Dieu, à Jacques Vinet et sa femme Françoise Chuette.
Nous trouvons par ailleurs un bail entre particuliers, le seul trouvé de cette nature, datant de 1718, par la veuve de Gilles Tourneur à Pierre Parcheminier.
à suivre …