Victor Hugo a écrit : “… Pour qui sait le déchiffrer, le blason est une algèbre, le blason est une langue“.
Malgré une histoire riche en événements et en personnages, Saint Jean n’a jamais eu de blason. Chaque abbesse a eu son sceau personnel, l’abbaye le sien, mais le tout perdu dans la nuit des temps.
Au mois de janvier 1972, le maire de l’époque monsieur Barbas, reçu une lettre d’un héraldiste monsieur Roland Bobée, qui lui proposait d’inventer des armoiries pour Saint Jean.
Aucune suite ne fut donnée à cette lettre jusqu’au jour où monsieur Blotière devenu maire, ne l’a retrouva dans les archives et entrepris de reprendre contact avec monsieur Bobée. Il est décidé, suite à une rencontre avec ce dernier, d’adopter le principe d’un blason pour la commune.
Tant et si bien que le conseil municipal est amené le 21 septembre 1974 a se prononcer sur le projet qui lui est présenté.
Il se trouve que le conseil municipal avait été amené un an plus tôt à décider, sur l’insistance de l’administration des P.T.T., à donner des noms aux rues du village et une numérotation à chaque maison.
Le conseil approuve donc le projet de monsieur Bobée et décide que chaque plaque de rue serait ornée de ce blason.
Voici ce que dit le blason :
Parti A d’azur à une fleur de lys d’or, ce qui est partiellement de France.
Parti B coupé de gueules, à la porte ouverte et ajourée de champ, flanquée de deux tourelles d’argent, qui est l’Abbaye, et de sinople au huchet d’or, qui est la vénerie.
Dans le bulletin municipal du 1er semestre 1975 monsieur Blotière répond à quelques détracteurs.
“Certains de nos concitoyens ont trouvé ridicule et prétentieux le fait d’avoir réalisé un blason pour Saint Jean aux Bois.
L’ironie est toujours chose facile et je crois qu’ils ont tort.
Nous habitons et faisons partie d’une des régions les plus prestigieuses de notre pays : LE VALOIS-PICARDIE.
Nous sommes au cœur de ce qui fut la lente élaboration difficile et douloureuse de l’Unité nationale qui a créé la France.
Nous sommes près, tout près, (Morienval) de la première expression de ce qui deviendra le prestigieux “Art Gothique”.
Notre village, plus que beaucoup d’autres, pouvait se permettre cette prétention.
Faut-il rappeler que notre site faisait partie du domaine royal depuis les Rois de la première race?
Un érudit héraldiste, Monsieur Bobbée, nous a spontanément et bénévolement, je l’en remercie encore, proposé de faire ce petit travail. Dans un raccourci poétique, il nous a donné toute la raison d’être de notre village, ce qu’il fut, ce qu’il est.
Nous avons repris une vieille coutume délicate et charmante, où est le ridicule?
Et puis, voyez-vous, cela n’est pas méchant et ne fait de mal à personne.
Alors qui dit mieux!”
Ce blason nous est maintenant familier et c’est une bonne initiative qu’Henri Blotière a eu en 1974
L’anecdote suivante est à rappeler. Un jour Jacques Lecomte me demande si j’avais quelque chose sur le blason. Je lui donne donc ce que j’avais à l’époque. Or quelques jours plus tard je passe au
musée Vivenel et monsieur Blanchegorge me dit : “Tenez j’ai quelque chose pour vous” Et il me passe le dossier que monsieur Bobée avait fait sur son travail de création du blason et qu’il
remettait au musée. Coïncidence tout de même. Jacques fut comblé ce joir là.