L’assassinat du garde Favreau à Sainte Périne
Le 24 octobre 1928, un boucher charcutier de La Croix St Ouen, faisant sa tournée de Sainte Périne et La Brévière, engage sa camionnette dans l’allée forestière qui relie ces deux hameaux. À 150 mètres de l’abbaye il découvre, horriblement mutilé, le corps d’un homme qu’il reconnaît comme étant le garde Favreau de Ste Périne.
L’enquête finira par s’orienter vers Henri Catoire qui avoue rapidement son crime perpétré le 23 au soir. Henri Catoire né le 11 décembre 1903 à La Croix St Ouen, est bûcheron et demeure à La Brévière avec sa mère.
Henri Catoire n’est pas cependant un mauvais individu asocial.
Quelques jours avant son forfait, le 19 septembre, c’est lui qui prononce le discours d’adieu sur la tombe d’un de ses amis Eugène Warin, décédé à l’âge de 28 ans. Il le fait au nom des amis du défunt et de la société de tir l’Espérance. Et il ne s’agit pas là du discours d’un imbécile ; il s’exprime en termes simples et emprunts de sensibilité, plein d’égards et de respect envers la famille.
Que peut-il se passer dans la tête d’un homme pour en arriver à une telle extrémité ?
C’est un besoin d’argent urgent pour combler les dettes qu’il avait faites qui l’a conduit à puiser dans la caisse de la société dont il est le trésorier ; c’est ce qui se dégagera de l’enquête.
La reconstitution du crime a lieu le mercredi 21 novembre après midi par le parquet de Compiègne. L’opération par elle-même n’a rien appris aux magistrats qu’ils ne savaient déjà. Mais elle confirme que Catoire ne s’était pas emparé des économies du garde qu’il pensait trouver à son domicile, ce qu’il avait toujours dit, ajoutant qu’il ne les avaient pas trouvées.
En effet, c’est dans un des tiroirs du fourneau, qu’une somme d’une vingtaine de mille francs, presque entièrement en titres, a été trouvée.
C’est le lundi 4 mars 1929 à midi, au palais de justice de Beauvais, que s’ouvre la session des assises de l’Oise. Henri Catoire sera jugé le samedi 29 juin. Au terme de son procès, la cour le condamne à la peine de mort et dit “qu’il aura la tête tranchée sur une place publique de Beauvais“.
Le samedi 10 août 1929 la presse fait savoir que la chambre criminelle de la cour de cassation rejette le pourvoi de Catoire, mais nous apprend que M. Doumergue, Président de la République, vient de demander au ministère de la justice la communication de son dossier.
C’est toujours par la presse que nous apprenons, quelques jours plus tard, que le parquet de Beauvais a été avisé que Catoire a été gracié par le Président.
Au mois de novembre 1928, à l’initiative des officiers et préposés des Eaux et Forêts de Compiègne, une souscription est ouverte en vue d’ériger une stèle à l’emplacement où le garde Favreau fut assassiné. Le Conseil municipal vote à l’unanimité, dans sa séance du 3 mars 1929, une somme de 180 francs à titre de souscription pour ce monument.
Que de drames ! C’est vrai que dans une commune où tout le monde se connaît c’est difficile.
Evidemment que dans une petite commune les nouvelles vont vite à se propager.