L’arrivée de l’eau potable dans la commune est relativement récente puisque les premières mises en service du réseau date du 1er octobre 1957.
Jusqu’à cette date, c’est le puits communal, situé dans la grande cour, qui assurait la fourniture en eau à la majorité des habitants.
Quelques maisons du village possédaient leur puits. Certains étaient mitoyens à deux habitations.
Si le puits assurait un rôle social en ce sens qu’il était un point de rencontre, la pénibilité de la corvée d’eau, assumée la plupart du temps par les femmes, faisait que cette eau était réservée en priorité aux besoins de la cuisine. L’eau était un luxe qu’il fallait préserver.
Pour le reste, les usages ménagers, la toilette, les jardins, l’eau de pluie arrivait à suffire. Ceux qui possédaient un puits faisaient plus facilement face à ces besoins.
Les lessives quant à elles se faisaient aux lavoirs, privés et communal.
Pour la plupart des puits, l’eau ne provenait pas de la nappe phréatique située à une vingtaine de mètres de profondeur, mais des eaux d’infiltration superficielle descendant des Petits Monts et de la Tête de St Jean. Ce qui n’empêche que la majorité des habitants en buvaient et qu’à notre connaissance il n’y a pas eu d’épidémie en raison de cela.
A La Brévière par contre, des analyses d’eau effectuées en 1931 soulignaient que la présence de colibacilles pouvait devenir dangereuse pour les habitants.
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Le puits communal fut un jour le théâtre d’un événement qui aurait pu avoir un dénouement tragique.
Blanche B. racontait qu’un jour à la récréation, les enfants n’avaient pas encore une cour d’école et se dispersaient dans la nature, une partie de cache-cache s’était organisée.
Chacun se cachait plus ou moins bien et la partie se déroula ainsi jusqu’à la reprise de la classe. Jusqu’au moment où chacun étant à sa place on s’aperçut qu’il en manquait un. Le fils C., élève particulièrement turbulent.
Chacun s’interrogeait pour savoir si l’un ou l’autre l’avait vu et force fut de constater que personne ne savait où il était.
Comme il habitait à proximité de l’école un élève fut envoyé voir s’il était chez lui et constata qu’il n’y était pas.
Dès cet instant, l’inquiétude de sa mère jointe à celle de l’instituteur et des enfants fit que les recherches pour le trouver s’organisèrent. Tous les coins et recoins furent visités sans résultats jusqu’au moment où un élève s’approchant plus près du puits que les autres entendit des appels étouffés venant du trou. C. était bien là à quatre ou cinq mètres de profondeur.
Aussitôt tous les efforts se concentrèrent pour le sortir de là.
Sorti du puits il put expliquer que celui-ci lui avait semblé une bonne cachette et qu’en s’accrochant au seau il ne serait pas trouvé. Ce qu’il n’avait pas prévu c’est que son poids fit brusquement se dérouler une partie de la corde et qu’il s’était trouvé suspendu entre ciel et eau. De là il avait beau crier, à plus de dix mètres du puits personne ne pouvait l’entendre.
On ne connaît pas la suite de cette aventure qui aurait se terminer fort mal, mais ce jour là il du avoir une sacrée frayeur le fils C.
On a de drôles d’idées quand on est gosse. Je me serais bien vue faire un truc comme cela.
La frayeur des parents aussi et de tout l’entourage.
Tu te rends compte des c… anneries que l’on peut faire quand on est môme. On n’a vraiment aucune idée des conséquences.
Heureusement