Il démissionne de ce poste entre le conseil municipal du 11 fructidor An X (29 août 1802) et celui du 24 Vendémiaire an XI (16 octobre 1802). C’est par une simple phrase du préambule de la délibération du 24 vendémiaire que l’on apprend cette démission : « … les membres composant le conseil municipal de la commune de Saint Jean aux Bois, convoqués en vertu de la circulaire du sous-préfet de Compiègne en date du dix sept vendémiaire an onze réunis chez le citoyen adjoint de la commune, attendu la démission du citoyen maire … ».
Le préfet Belderbusch nomme maire le citoyen Leduc, jusqu’alors adjoint, afin de remédier à cette démission.
Charles Augustin Poulletier décède le 5 avril 1817, en son domicile de St Jean aux Bois à l’âge de 78 ans.
Par son testament ce sont les enfants Esmangard que Poulletier reconnaît comme ses seuls et légitimes héritiers.
Le samedi 27 décembre 1817 paraît dans le n°46 du mémorial administratif du département dé l’Oise, une ordonnance du roi datée du 28 novembre 1817.
Par cette ordonnance, le trésorier de la fabrique de St Jean aux Bois, et le maire de cette commune sont autorisés à accepter les legs faits au profit de l’église et des indigents de la dite paroisse, par le sieur Charles Augustin Poulletier aux termes de son testament olographe en date du 22 mars 1817.
Que laisse-t-il à l’église?
« Au nom de la très sainte trinité et écrit de ma main ceci est mon testament olographe.
Je lègue et donne en toute propriété à l’église de Saint Jean aux Bois, ma paroisse,
1° Pour son entretien une rente annuelle de trois cents francs à prendre sur les deux inscriptions que je possède des plus fortes sommes que je possède sur le grand livre de la dette publique.
2° Une somme une fois payée de deux mille francs pour les réparations les plus instantes de ladite église.
3° Une somme de trois cents francs également une fois payée pour l’achat des linges les plus nécessaires aux besoins de la sacristie ».
Ce sont des sommes considérables pour l’époque, si l’on songe par comparaison, que les recettes moyennes de la commune ne dépassent rarement les trois cents francs.
Sa commune n’est pas oubliée.
Le 18 mai 1817, le Conseil municipal est convoqué par le maire en vertu de l’autorisation du Préfet, afin d’examiner les dispositions du testament de M. Poulletier qui concerne la commune.
Après que le maire en eut donné lecture, le Conseil constate que M. Poulletier donne aux habitants les plus nécessiteux le surplus de son approvisionnement de blé de charité. « Je lègue et donne aux plus nécessiteux des habitants de Saint Jean aux Bois le surplus actuel de mon approvisionnement de charité en blé pour la distribution continuer d’être faite aux plus nécessiteux ». D’après la déclaration qui a été faite par M. Esmangard de St Maurice son neveu et exécuteur testamentaire, cet approvisionnement consiste en cent vingt mines de blé, c’est-à-dire environ 57 hectolitres, ce qui est loin d’être négligeable. Cette quantité est à répartir suivant la liste qui en a été laissée par le testateur.
Le conseil municipal, en ce qui le concerne, par sa délibération « a été unanimement d’avis qu’attendu que cette donation était très avantageuse pour les habitants les plus nécessiteux de ladite commune, n’étant obligé à aucune charge, d’accepter la dite donation, et invite le maire de solliciter auprès de M. le préfet une ordonnance du roi pour la validité d’icelle ».
M. le maire est aussi invité à bien vouloir “supplier M. le préfet de solliciter auprès du roi ladite ordonnance pour le plus tôt possible attendu l’urgence“.
Dans la lettre du 20 avril qu’il adresse au sous préfet, accompagnée de la délibération, le maire écrit, « Je vous prie, M. le sous préfet de vouloir bien nous faire obtenir le plus tôt possible à la commune une ordonnance du Roi qui l’autoriserait à accepter ledit legs, nos pauvres nécessiteux ayant surtout besoin de blé dans le moment difficile où nous sommes ».
Dans une lettre au maire datée du 4 juillet 1817, le sous préfet de Compiègne, en adressant à celui-ci la liste des marguilliers nommés par l’évêque d’Amiens, lui demande d’inviter ceux-ci « à se réunir de suite et a prendre une délibération sur l’acceptation des legs faits par feu M. Poulletier à l’église et fabrique de votre commune, de laquelle délibération, vous les engagerez à m’envoyer promptement une expédition pour que je puisse transmettre le tout à M. le préfet qui sollicitera du gouvernement les autorisations nécessaires ».
L’ordonnance du Roi sera donnée le 26 novembre 1817 au château des Tuileries.
« Le maire de la commune et le trésorier de la fabrique de l’église de St Jean aux Bois, département de l’Oise, sont autorisés à accepter les legs faits au profit des indigents et de l’église de la dite paroisse par le sieur Charles Augustin Poulletier, aux termes de son testament olographe en date du 22 mars 1817 ».
Les nombreux travaux nécessaires à l’entretien de l’église utiliseront une grande partie de ces fonds. Ainsi en l’an 1833 le remplacement d’une poutre et des réparations à la toiture. Une somme de mille francs fut versée au moment de la restauration de l’église.
En fin de testament Poulletier précise qu’il « désire être enterré au dehors et en avant du grand portail de l’église ma fosse aura six pieds de creux au moins, et sera à mes frais recouverte en tombe de pierre de Senlis de manière à former une plate forme en avant le seuil de la porte ».
Ses cendres furent transférées en 1866 dans le cimetière communal. Sa pierre tombale que l’on voit encore, tournée vers le calvaire de l’abbé Brément est aujourd’hui en mauvais état.